Les bienfaits du vin rouge ou le paradoxe français

Dans la plupart des pays, une mortalité importante par maladies cardiovasculaires est attribuée à une alimentation riche en graisses saturées. Celles-ci font augmenter le taux de cholestérol dans le sang. Mais dans le Sud Ouest de la France, malgré une alimentation très riche en graisse (foie gras, confit de canard, saucisses), la mortalité pour ces causes est faible. C’est ce que l’on appelle le paradoxe français. Au delà du cas particulier et annecdotique de Jeanne Calment, décédée à 122 ans (aujourd’hui encore le record mondial de longévité) qui buvait un verre de vin rouge tous les jours, différentes études se sont penchés sur le sujet.

A alors été identifié l’effet d’une consommation régulière et limitée de vin rouge, consommé pendant les repas. Les vins rouges des régions étudiées sont des vins issus de cépages spécifiques et vinifiés très souvent de façon assez traditionnelle. 

 

L’origine des bienfaits d’une consommation limitée et régulière de vin rouge est attribuée à la présence d’antioxydants. Ceux-ci sont transmis au vin lors de la macération de celui-ci avec les peaux des raisins et les grappes. Plus la macération est longue, meilleur sera le pouvoir antioxydant du vin. Ces effets s’amenuisent avec le vieillissement du vin. En effet les tanins évoluent alors, pour former parfois un dépôt au fonds de la bouteille.


Ces antioxydants ont un effet sur la santé de la paroi interne des vaisseaux sanguins. Hors une bonne santé vasculaire est essentielle. La qualité de la vascularisation du cerveau influe sur les maladies dégénératives de type Alzheimer. Les antioxydants réduisent aussi l’oxydation des graisses, contribuant à empêcher ainsi le dépôt de plaques sur les artères, cause de l’obstruction des vaisseaux et des infarctus. 
Enfin, ils fluidifient la circulation sanguine en produisant du monoxyde d’azote qui a pour effet de dilater les artères.
 Au delà de ces effets sur les maladies cardiovasculaires, un certain nombre d’autres effets positifs (diminution du risque du cancer du poumon, espérance de vie rallongée, baisse du risque d’Alzheimer) ont été identifiés dans le cadre d’une consommation limitée de vin rouge quotidienne. Ils restent à confirmer par des études plus complètes.

 

Dans un 1er temps les origines de ces bienfaits ont été attribués au resvératrol, un des antioxydants présents dans le vin rouge. Des études plus récentes montrent que ce n’est pas le cas, du fait des très faibles teneurs en resvératol du vin. Ce sont les Polycianidines, famille d’antioxidants puissants qui sont aujourd’hui identifiées comme à l’origine de ces bienfaits.

 

L’alcoolisme faisant beaucoup de ravage en matière de santé publique, l’incitation à la consommation de vin doit être faite avec beaucoup d’attention car, au delà de 1 à 2 verres par jour pour les femmes et de 2 à 3 verres pour les hommes, les effets sur la santé deviennent néfastes. Il convient de ne pas oublier non plus d’intégrer les calories apportées à l’alimentation par la consommation régulière et limitée de vin rouge.